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Face aux urgences sociales, il faut ROMPRE AVEC L’AUSTERITE. La CGT RECLAME UN CHANGEMENT DE CAP.

Quelques heures après les annonces d’entrée en récession de la France et du recul historique du pouvoir d’achat, François Hollande, au retour de Bruxelles, s’est exprimé devant la presse.

Une bonne nouvelle : La crise financière serait derrière nous, les causes seraient régulées et jugulées selon le président de la République !

Les salariés, dont le pouvoir d’achat a subi un recul historique, ceux qui subissent au quotidien les licenciements et les fermetures d’entreprises, le chantage aux salaires, la précarité… ne s’en sont pas aperçu, les chômeurs et les retraités non plus !

Ils attendent toujours des réponses, un changement de cap pour répondre à leurs préoccupations immédiates : les salaires, l’emploi, le pouvoir d’achat, la protection sociale, des mesures contre les injustices et l’exclusion, la démocratie, des droits nouveaux dans les entreprises, la relance économique.

En lieu et place de toutes ces légitimes exigences, qu’ont-ils entendu ?

  Qu’il faudrait diminuer les dépenses, c’est ce qu’on appelle poursuivre l’austérité.
Au moment où l’investissement dans l’emploi et les missions de services publics est réduit, l’annonce de nouvelles aides aux entreprises privées, par l’argent public est une provocation. Pire, François Hollande confirme l’abandon de participations de l’État dans des entreprises publiques stratégiques. Il brade ainsi le patrimoine qui appartient à la Nation. Il acte clairement une nouvelle vague de privatisations, au risque de casser de vrais potentiels industriels qui font toujours leurs preuves.

Les salariés sont en droit d’attendre des solutions concrètes qui pérennisent les entreprises et l’industrie en France. La CGT se prononce pour la recherche, l’innovation et le développement de nouvelles filières en cohérence et complémentarité avec celles existantes. De l’argent pour l’investissement productif est à trouver ailleurs. Nous savons où le trouver : près de 30 000 milliards de dollars ne vont pas à l’investissement mais à la spéculation dans des paradis fiscaux connus de tous, y compris au cœur de l’Europe !

Ces sommes sont à comparer avec l’annonce de possibles 6 milliards d’euros pour l’emploi des jeunes en Europe, à partager entre 27 pays. C’est une goutte d’eau dans l’océan des besoins.

  Qu’il faudrait aller plus loin dans la déréglementation du marché du travail.
En parallèle le Président explique qu’il faut baisser la rémunération du travail qui pèserait sur la compétitivité des entreprises ! La CGT entend imposer par les mobilisations des salariés une autre répartition des richesses.

Voir le communiqué de la CGT sur le projet de loi "Sécurisation de l’emploi".

Voir sur ce sujet l’article de la CGT et le film.

Les mesures compétitivité/emploi vont accentuer encore la part qui revient aux entreprises et favoriser les politiques de bas salaires au détriment des besoins des salariés, de la relance par la consommation, du financement la protection sociale. Il est urgent, au contraire, d’augmenter les salaires, les pensions et les minima sociaux.

Plus que jamais, l’exigence de relever le Smic à 1700 euros est un impératif économique et social. Sur le sujet, le silence présidentiel est assourdissant !

  Qu’il faudrait une nouvelle réforme des retraites.
En revanche, sur les retraites, le Président est plus loquace pour nous annoncer de nouveaux sacrifices qu’il entend nous imposer en plein cœur de l’été. Curieuse conception ! Il y aurait du temps pour le dialogue sur divers sujets, mais pas pour les retraites.

L’allongement de la durée de la vie est présenté comme un inconvénient alors que vivre plus longtemps est un progrès et doit permettre aux salariés d’avoir une vie après le travail. Les femmes et les hommes seraient-ils condamnés à n’avoir pour seul but dans une vie que le travail ?

Alors que le chômage touche toujours plus de femmes et d’hommes, on voudrait nous faire travailler plus. L’argent pour financer la protection sociale existe, la CGT a des propositions qu’elle entend faire valoir.

  1% d’augmentation des salaires = + 2,5 milliards d’€ ;
  égalité salariale femmes/hommes = + 4 milliards d’€ ;
  10 000 emplois crées = + 1,3 milliards d’€ ;
  lutte contre le travail illégal = + 6 milliards d’€ ;

Lire sur ce sujet le dossier de la CGT.

Ce qu’il faut, c’est changer de cap !

Alors que la Confédération européenne des Syndicats, avec ses 85 organisations affiliées, prône un changement de cap et la fin des politiques d’austérité en Europe, les réponses apportées par François Hollande tournent le dos à cette exigence.
Elles répondent, au contraire, immédiatement à l’injonction faite la veille par le président de la Commission européenne.
Après avoir accordé à la France, deux années supplémentaires pour ramener son déficit public dans les clous européens, il exigeait : « Ces deux années devront être mises à profit pour accélérer les réformes structurelles » Le message présidentiel est clair, le changement… c’est pas pour maintenant.

Le message des salariés doit être aussi clair.

Leur irruption massive dans les luttes et les mobilisations, à partir de leurs exigences, dès maintenant, est la condition du changement auquel ils aspirent.

Maintenant, agissons pour nos emplois, nos salaires, nos retraites.

Maintenant intervenons pour nos droits, l’emploi industriel, les services publics.

Maintenant organisons-nous, syndiquons-nous.

Maintenant, tous ensemble dans l’entreprise, la localité, construisons les mobilisations gagnantes.

Article publié le 21 mai 2013.


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